Une plateforme d’organisations de la société civile dénonce la candidature du chef de la junte, qu’elle juge contraire à la Charte de la transition ainsi qu’à la Charte africaine de la démocratie. L’élection présidentielle est prévue pour la fin du mois de décembre, avec neuf candidats en lice, dont le général Mamady Doumbouya.
Selon l’agence de presse Reuters, la Cour suprême de Guinée a validé, le week-end dernier, la candidature à l’élection présidentielle du chef de la junte militaire, le général Mamady Doumbouya, ainsi que celles de 8 autres candidats de l’opposition. Le scrutin présidentiel est prévu pour le 28 décembre prochain. La société civile guinéenne s’oppose fermement à cette candidature, dont le dossier a été déposé le 3 novembre dernier par le chef de la junte.
Dans un communiqué publié le même jour, les Forces Vives de Guinée (FVG), une plateforme regroupant plusieurs organisations locales de la société civile, ont qualifié cette démarche de parjure. Elles estiment qu’elle viole à la fois la Charte de la transition, qui interdit aux membres de la junte de se présenter à une élection présidentielle, et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui proscrit les coups d’État comme moyen d’alternance au pouvoir.
De son côté, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen local, a, dans une publication sur son compte Facebook, dénoncé une candidature illégitime et illégale. Il annonce, par conséquent, qu’il œuvre à recenser toutes les personnalités impliquées, entre autres, dans les disparitions forcées, les arrestations arbitraires et la promotion de la candidature de Mamady Doumbouya.
Le 5 septembre 2021, l’armée guinéenne a renversé le président démocratiquement élu Alpha Condé. En octobre 2022, les autorités de transition ont soumis à la CEDEAO un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel sur une période de 24 mois à compter du 1er janvier 2023. En fin d’année dernière, plusieurs organisations de la société civile avaient exhorté le chef de la junte à quitter le pouvoir avant le 15 janvier 2025.Les autorités de transition invoquent, quant à elles, un manque de ressources logistiques et financières pour justifier la prolongation de la période de transition.
La Gazette du Défenseur avec Reuters



