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Leurs noms sont inscrits sur la liste des réquisitionnés pour servir dans les rangs des forces armées. Les enlèvements pour cause de service militaire deviennent de plus en plus récurrents au Burkina Faso. 

Rasmane Zidnaba et Bassirou Badjo ont été enlevés respectivement les 20 et 21 février 2024 par les services de sécurité du Burkina Faso. C’est ce qui ressort des  communiqués respectifs publiés sur son compte Facebook par le mouvement politique Le Balai Citoyen, une organisation dont ils sont tous deux membres. Le Balai Citoyen a, les 30 et 31 octobre 2014, conduit une insurrection populaire à l’origine de la chute du président Blaise Compaoré.

Les noms de Rasmane Zidanaba et de Bassirou Badjo figurent sur une liste de personnes que les forces armées burkinabé ont, les 4 et 5 novembre dernier, réquisitionnées pour le service militaire. Le 19 avril dernier, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a signé un décret dit de mobilisation générale qui autorise l’Etat à enrôler des civils des deux sexes et d’un âge supérieur ou égal à 18 ans, comme volontaire au sein des forces armées. Mais l’article 8 de ce décret garantit le droit à la vie et protège le réquisitionné contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants.

Les enlèvements deviennent de plus en plus récurrents au Burkina Faso depuis l’arrivée du capitaine Traoré au pouvoir le 30 septembre 2022 à la faveur d’un putsch. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 2023, l’opposant et ancien ministre des Relations extérieures, Ablassé Ouedraogo, a été kidnappé par des personnes non-identifiées. Depuis quelques jours, une photo de lui arborant un treillis militaire fait le tour des réseaux sociaux. Tout récemment, Me Guy Hervé Kam, avocat et coordonnateur du mouvement politique SENS a été enlevé à l’aéroport de Ouagadougou.

Ces derniers ont la particularité d’avoir critiqué la politique d’enrôlement forcé des citoyens, mise sur pied par la junte militaire burkinabé. Le 8 novembre dernier, l’ONG Human Rights Watch a souligné que ces réquisitions ont pour but de punir les voix dissidentes. Le 6 décembre dernier, le tribunal administratif de Ouagadougou a déclaré illégal l’ordre de réquisition du 6 novembre et ordonné la suspension de ladite décision.

La Gazette du Défenseur