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La plainte est pendante devant les tribunaux occidentaux depuis 2019. Le leader séparatiste Samuel Sako Ikome, a, au cours d’une conférence de presse, souhaité que seul le droit soit dit au sujet d’Ayaba Cho Lucas, un autre leader séparatiste entre les mains de la justice norvégienne depuis la semaine dernière.

98 membres du régime de Paul Biya visés par une plainte pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans les régions anglophones du Cameroun. La plainte contre chacune de ces personnalités est pendante devant la Cour pénale internationale et près d’une dizaine de juridictions occidentales depuis 2019. Le leader séparatiste, président du Interim Government of Ambazonia, Samuel Sako Ikome, en a fait l’annonce ce vendredi 4 octobre 2024 au cours d’une conférence de presse zoom tenue depuis l’Etat du Maryland, aux USA. Parmi les pays destinataires de cette plainte figurent la Belgique et la Norvège où un autre leader séparatiste, Ayaba Cho Lucas, se trouve entre les mains de la justice pour incitation aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité à travers les réseaux sociaux. La police norvégienne a interpellé Ayaba Cho le 24 septembre dernier et l’a placé le lendemain en détention préventive pour 4 semaines.

S’agissant de la situation d’Ayaba Cho, Sako Ikome a souhaité que seule la loi norvégienne soit appliquée. Il a également émis le vœu de ce que l’arrestation du président de l’Ambazonia Governing Council (AGovC) et commandant de sa branche militaire Ambazonia Defence Forces (ADF), soit dépourvue d’arrière-pensées politiques. Sako Ikome a invité la justice norvégienne à se saisir de cette opportunité pour ouvrir des enquêtes sur les 98 criminels de guerre visés par la plainte que son cabinet a déposée en 2019. Le président du Intérim Government a enfin indiqué que son gouvernement a toujours condamné les atrocités sur les civils commises par ce qu’il a qualifié de « proxy du pouvoir camerounais ».  

Samuel Sako a pris les commandes du Interim Governement en février 2018, soit plus d’un mois après l’arrestation au Nigeria et l’extradition vers le Cameroun de son prédécesseur Sisiku Ayuk Tabe et 9 membres de son cabinet. Le Interim Government a pour ancêtre le Southern Cameroons Ambazonia Council United Front (SCACUF), une plate-forme créée en avril 2017 et qui réunissait tous les mouvements dédiés à l’indépendance ou à l’autonomie des deux régions anglophones du Cameroun. Le AGovC d’Ayaba Cho a quitté cette plate-forme pour faire cavalier seul, après le passage du SCACUF au Interim Government en novembre 2017.

Au sein du Interim Government de Samuel Sako Ikome, Ayaba Cho est considéré comme un agent double, son groupe armé ADF un supplétif de l’armée camerounaise. A travers les réseaux sociaux, Ayaba Cho et son groupe ont revendiqué entre autres des kidnappings contre rançons, des massacres et des exécutions sommaires, notamment celle d’un journaliste à Bamenda l’an dernier.

La crise anglophone a éclaté en octobre 2016 par une grève des enseignants et des avocats avant de se muer en conflit armé. L’armée camerounaise affronte plusieurs groupes séparatistes dans les deux régions anglophones du Cameroun. Le conflit a déjà fait au moins 6000 morts et 638 000 civils déplacés à l’intérieur du pays, selon Human Rights Watch.

La Gazette du Défenseur