Le président de transition vient de promulguer le décret portant création d’une Direction générale des élections, placée sous l’autorité du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. La Commission électorale indépendante est en voie de dissolution.
Ce samedi 14 juin 2025, le président de transition de Guinée, le général Mamady Doumbouya, a promulgué un décret portant création d’une Direction générale des élections (DGE). D’après l’article 3 dudit décret, l’organe est placé sous l’autorité du ministre en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD). Il a pour mission de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière d’organisation et de gestion des élections. La Commission électorale nationale indépendante est de ce fait appelée à disparaître : « Le présent décret qui abroge toute disposition antérieure contraire, prend effet à compter de la date de sa signature », dispose l’article 20 du décret.
Le 9 avril dernier, au cours d’une conférence de presse à Conakry, Djenabou Touré, directrice nationale chargée des affaires politiques et de l’administration électorale au MATD, avait annoncé que la CENI n’allait plus organiser les élections comme ce fut le cas depuis 2010. La DGE aura la charge d’organiser le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre prochain ainsi que les prochaines élections générales. Ce 14 juin 2025, le général Mamady Doumbouya a également promulgué un décret sur les modalités d’organisation du référendum. Le Premier ministre de Guinée, Amadou Oury Bah, a annoncé récemment sur la radio allemande Deutsche Welle que les élections générales auront probablement lieu en décembre prochain.
Les partis d’opposition et les organisations de la société civile ne se sont pas encore prononcés au sujet du décret du général Doumbouya sur la création de la DGE. Dans un communiqué rendu public le 12 novembre dernier, les Forces Vives de Guinée ont dénoncé la volonté du chef de la junte militaire de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Elles ont également déploré la dérive autocratique des autorités de transition, manifestée notamment par la fermeture de radios et télévisions privées réputées critiques envers la junte, la mise en péril de la liberté d’expression, ainsi que la restriction des activités des partis politiques et des organisations de la société civile.
La Gazette du Défenseur