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Lors des manifestations contre la révision de la loi des Finances en juin dernier, la police kenyane s’est illustrée par des abus en tout genre sur les contestataires. L’on signale de nombreux cas de disparitions forcées.

Le 25 juin 2024, entre 3000 et 4000 manifestants âgés de 18 à 35 ans sont descendus dans les rues de la capitale Naïrobi, au Kenya, pour protester contre un projet de loi des Finances portant sur l’augmentation des taxes et des prix des produits de première nécessité. Le gouvernement entendait ainsi se conformer aux exigences du Fonds Monétaires International. Les services de sécurité ont sévèrement réprimé lesdites manifestations.

Selon Human Rights Watch, les forces de sécurité kenyanes ont procédé à des enlèvements, arrestations arbitraires, tortures et assassinats de manifestants. L’ONG dit avoir documenté 73 cas d’enlèvements parmi lesquels des personnes interpellées à leurs domiciles, leurs lieux de travail et dans la rue. D’autres sont jusqu’à ce jour portés disparus. Le 1er juillet dernier, la Commission nationale kényane sur les droits humains avait fait état de 39 personnes tuées pendant la répression policière.

Selon Human Rights Watch, le gouvernement a fait usage des organes tels que la police anti-terrorisme, l’unité de déploiement rapide de la police et les services secrets (National Intelligence Service) pour réduire les manifestants au silence. Mais les pouvoirs publics ont retiré le projet de loi, sous la pression de la rue. L’ONG a invité le gouvernement de Naïrobi à faciliter la conduite d’une enquête sur les cas d’assassinats et d’enlèvements des manifestants. L’organisation a de ce fait suggéré qu’un tribunal indépendant comprenant aussi bien des nationaux que des étrangers, conduise ladite enquête.

La Gazette du Défenseur