L’ONG internationale estime qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté d’expression et d’association. Le gouvernement malien vient d’adopter un projet de loi portant dissolution des formations politiques.
Amnesty International a vivement dénoncé la proposition de dissoudre les partis politiques au Mali. Dans un communiqué publié ce mercredi 30 avril 2025 sur son site internet, l’organisation a mis en garde contre une atteinte flagrante à la liberté d’expression et à la liberté d’association.L’ONG a rappelé que la Constitution promulguée en 2023 garantit l’existence des partis politiques et leur droit à se former et à exercer librement leurs activités, conformément à la loi.
Le gouvernement malien a adopté, lors du Conseil des ministres tenu le même jour, un projet de loi qui abroge la Charte des partis politiques de 2005. Ce texte prévoit non seulement la dissolution des partis politiques, mais aussi la suppression du statut de chef de file de l’opposition. Les Forces vives de la Nation avaient recommandé ces mesures la veille, lors d’une réunion à Bamako.En juillet 2024, le ministère de l’Intérieur avait déjà interdit les partis politiques, mais le ministre en poste avait annulé cette décision quelques mois plus tard.
La junte militaire a repoussé l’organisation des élections à une date indéterminée. Elle avait initialement prévu le scrutin présidentiel en février 2024, avant de le reporter en septembre 2023 en invoquant des contraintes techniques. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait alors exhorté les autorités à organiser les élections avant la fin mars 2024.
Lors de la réunion des Forces vives de la Nation, les participants ont également proposé d’accorder un mandat présidentiel de cinq ans au chef de la junte, le général Assimi Goïta. Ce dernier avait pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État en juin 2020, renversant le président démocratiquement élu Ibrahim Boubacar Keïta après un soulèvement populaire. Le 6 juin 2022, Goïta avait réformé la Charte de transition pour fixer une période transitoire de 24 mois. En août 2023, les autorités avaient organisé un référendum constitutionnel.
La Gazette du Défenseur