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Les partis d’opposition rejettent toute tentative de la junte militaire visant à restreindre ou dissoudre les partis politiques. La transition militaire était censée prendre fin en mars 2024. Cependant, certaines voix appellent désormais à l’octroi d’un mandat de cinq ans, renouvelable, pour le général Assimi Goïta.

Les partis d’opposition au Mali exigent la fin de la transition militaire au plus tard le 31 décembre 2025, selon une déclaration relayée par le site d’information malien abamako.com. Ce communiqué fait suite à une réunion des leaders de partis politiques, tenue le 3 mai dernier au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ. Les responsables politiques ont également rejeté toute tentative de restriction de l’espace politique ou de dissolution des partis. Ils ont en outre appelé la junte à établir un calendrier clair et rapide pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Cette réunion des partis d’opposition fait suite à des concertations entre Forces Vives du Mali qui, le 29 avril dernier, avait proposé entre autres un mandat de 5 ans renouvelable pour le président de Transition, le général Assimi Goita, ainsi que la dissolution des partis politiques. Des concertations qui, ont déclaré les leaders de partis politiques, n’étaient “ni inclusives”, “ni représentatives”, “ni légales”, “ni légitimes”. Le 30 avril 2025, le gouvernement a adopté, en Conseil de Ministres, un projet de loi abrogeant la Charte des partis politiques de 2005. Ce texte prévoit non seulement la dissolution des partis politiques, mais aussi la suppression du statut de chef de file de l’opposition.

Assimi Goïta, général de l’armée malienne, est arrivé au pouvoir avec le grade de colonel à la suite d’un soulèvement populaire suivi d’un coup d’État ayant renversé, en juin 2020, le président démocratiquement élu Ibrahim Boubacar Keïta. Le 6 juin 2022, Goïta a modifié la Charte de la transition afin de fixer la période transitoire à 24 mois.Le 31 mars 2024, les leaders de l’opposition ont signé une déclaration commune affirmant que la transition était arrivée à son terme et ont invité la junte à organiser des élections en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

En juillet 2024, le ministère de l’Intérieur a décidé d’interdire les partis politiques. Cette décision a été annulée quelques mois plus tard par le ministre de l’Intérieur.La junte militaire a reporté l’organisation des élections sine die. Le scrutin présidentiel, initialement prévu pour février 2024, a été repoussé en septembre 2023 sous le prétexte de contraintes techniques. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ait exhorté les autorités maliennes à organiser les élections avant la fin mars 2024. En juillet 2023, un référendum constitutionnel a eu lieu au Mali. Le collectif des leaders de partis politiques affirme que la volonté de dissoudre les partis constitue une violation de la Constitution issue du référendum, laquelle garantit la liberté d’expression et d’association.

La Gazette du Défenseur avec abamako.com