Selon un rapport d’enquête qui vient d’être rendu public, les accusations d’abus sexuels contre des responsables de l’agence onusienne en République démocratique du Congo sont dénuées de tout fondement. Fin 2021, des experts de l’ONU avaient mis en cause des responsables de l’OMS pour leur silence autour des accusations d’abus sexuels.
Début 2021, plus de 70 femmes avaient raconté aux journalistes congolais que des responsables de l’Organisation mondiale de la santé en République démocratique du Congo leur exigeaient des rapports sexuels en échange de postes ou d’emplois au sein de l’organisation. Des révélations publiées par la presse congolaise avaient fait l’effet d’une bombe à l’époque.
Après avoir pris aux sérieux ces dénonciation, une commission d’enquête indépendante avait été mise sur pied. Dans son rapport publié en septembre 2021, des fonctionnaires de l’OMS ont été mis en cause. Selon le rapport d’enquête, ces hauts responsables onusiens n’ont pris aucune mesure de sanction suite à l’éclatement de ce scandale. Certains ont de ce fait écopé de suspension. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adanom, a, pour sa part, indiqué qu’il n’avait aucune intention de démissionner même s’il reconnaissait la responsabilité de l’OMS.
Selon l’agence de presse anglaise Reuters, un autre rapport d’une commission d’enquête indépendante de l’ONU a été publié ce mardi 31 janvier 2023, lequel blanchit les suspects de toutes les accusations d’abus sexuels portées contre eux. Selon le directeur de l’OMS, les témoignages des victimes étaient dénuées de preuves convaincantes. Tedros Adanom a par conséquent annoncé que les responsables suspendus reprendront le service dans les prochains jours.
Ainsi, monsieur le Directeur de l’OMS avait estimé que le scandale sexuel qui secouait l’organisme dont il a la charge ne l’obligeait aucunement à rendre son tablier ? Comment peut-on se sentir honoré et surtout confortablement assis sur son fauteuil roulant quand la structure qu’on dirige est au centre d’accusations aussi graves ?
Bien plus, rien n’explique le caractère on ne peut plus contradictoire de ces rapports de 2021 et de 2023. Si le nouveau rapport d’enquête conclut à l’absence de preuve significative, alors sur quoi s’est basé le tout premier qui mettait en causes des responsables au point que certains de ces derniers soient suspendus de leurs fonctions ?
Tout porte à croire, au regard des agissements du top manager de l’agence onusienne que ce scandale est une véritable patate chaude dont il aura tout le mal du monde à se défaire.
La Gazette du Défenseur