Cette décision fait suite aux dénonciations des violations des droits humains générées par ce projet.
Selon l’agence de presse anglaise Reuters, La Banque Mondiale a suspendu ce mercredi 24 avril 2024 un financement de 150 millions de dollars destiné au projet Resilient natural management for tourism and growth (Regrow) project. Le projet qui date de 2008, a pour but d’agrandir le parc national de Ruaha et ainsi attirer plus de touristes. L’institutions financière internationale a au préalable ouvert une enquête sur les allégations de violations des droits humains relatifs à ce projet écotouristique.
Selon un article publié le 28 septembre dernier par le journal anglais The Guardian des policiers tanzaniens ont violé des femmes dans cette zone, battu ou tué éleveurs et pêcheurs et confisqué des cheptels bovins. Le journal s’appuyait sur un rapport des chercheurs américains du Oakland Institute.
Des villageois, que les chercheurs du Oakland Institute ont contactés, ont relaté que le gouvernement a révoqué leurs titres fonciers en perspective de la mise sur pied de ce projet. De plus, d’après un leader communautaire qui a requis l’anonymat, plusieurs cultivateurs ne peuvent plus vaquer à leurs travaux champêtres. Le leader communautaire invite la Banque Mondiale à stopper ce projet ainsi qu’à ouvrir une enquête sur les cas de violations des droits humains liées à ce projet écotouristique.
Fin avril dernier, l’ONG Human Rights Watch a documenté des cas de passages à tabac, d’abus sexuels, d’arrestations arbitraires et d’évictions forcées des populations autochtones masai à Londolilo, dans le cadre d’un autre projet écotouristique. Londolilo est situé à plus de 1000 kilomètres de Ruaha.
La Gazette du Défenseur/Reuters