Pour avoir dénoncé le massacre de Nouna survenu fin décembre dernier, des responsables du Collectif contre l’impunté et la stigmatisation des communautés disent être l’objet de harcèlement.
D’après un communiqué du 8 janvier 2023 parvenu à la rédaction de La Gazette du Défenseur, le secrétaire géneral du Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC), Daouda Diallo vient d’échapper à plusieurs tentatives d’enlèvement après avoir fait l’objet de filatures.
Selon le communiqué, le SG du Collectif a reçu vendredi 6 janvier 2023 une alerte anonyme d’une personne lui signifiant qu’il verra la présence non loin de son bureau et qu’il devait par conséquent quitter les lieux. Ce qu’a fait l’acteur de la société civile qui a dû à maintes reprises changer de refuge pour semer ses suiveurs.
Le communiqué du CISC énonce le contexte de ces persécutions : « après le communiqué du CISC sur les massacres de Nouna, publié le 2 janvier 2023, suivi d’autres interviews sur plusieurs médias nationaux et internationaux, Dr Daouda Diallo est constamment suivi par des individus», lit-on dans le communiqué.
Le 2 janvier dernier, sur son compte Facebook, l’association burkinabè dénonçait : « plusieurs cas de violations flagrantes de droits humains, d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et de disparitions forcées, d’expropriation de biens de citoyens qui impliquent d’une part des terroristes, mais aussi d’autre part, des civils armés considérés comme des volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ». Au sujet des massacres de Nouna, le Collectif relate que : « suite à une attaque terroriste qu’aurait subie par le Quartier Général (QG) des dozos VDP de Nouna dans la nuit du 29 au 30 décembre 2022, des dozos armées identifiées par les victimes comme étant des VDP ont conduit en guise de représailles, des actions meurtrières dans les secteurs N°4 et N°6 de la commune de Nouna qui sont des quartiers majoritairement habités par la communauté peule. Ils ont essentiellement ciblé les personnes ressources ou influentes et les bras valides de la communauté faisant de nombreuses pertes en vie humaine ».
Après les autorités de transition, l’ONU a appelé à une enquête indépendante au sujet de ce massacre.
La Gazette du Défenseur