L’ancien ministre de la Défense du gouvernement d’union nationale et 18 de ses proches sont victimes de disparition forcée, croit une ONG internationale qui en appelle à l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale.
Selon Amnesty International, le 7 octobre 2023, les forces armées arabes libyennes (FAAL) autoproclamées ont kidnappé à Benghazi, à l’est du pays, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement d’union nationale basé à la capitale Tripoli, Al Mahdi Al Barghathi et 18 de ses proches. Un an après, l’on n’est toujours sans nouvelles des 19 kidnappés : « Depuis un an, les familles d’Al Mahdi al Barghathi et de ses proches et sympathisants vivent dans l’angoisse, sans savoir si leurs êtres chers sont encore en vie », écrit l’ONG internationale.
Amnesty International rapporte, dans son communiqué du 3 octobre dernier, que l’ancien ministre, réputé rival du commandant des FAAL, Khalifa Aftar, était de retour à son Benghazi natal le 6 octobre 2023 lorsque des affrontements ont éclaté entre des groupes armés affiliés aux FAAL et ceux acquis à sa cause. Des affrontements qui ont fait 15 morts et de nombreux blessés. Le lendemain, rapporte Amnesty International, les FAAL ont placé en détention Al Baghathi, son fils et 38 autres membres de sa famille : « On ignore ce que sont devenus au moins 19 hommes, et l’on craint qu’ils n’aient été victimes d’exécutions extrajudiciaires après avoir été capturés. La mort de six autres a été confirmée, dont au moins deux dans des circonstances suspectes après avoir été capturés en vie. Les 15 derniers seraient retenus au centre de détention des FAAL », suspectent les enquêteurs d’Amnesty International.
L’ONG invite les deux gouvernements rivaux, au pouvoir en Libye depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011, à ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur ce qu’elle qualifie de disparitions forcées : « Le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, ainsi que les FAAL, en tant qu’autorités de facto dans l’est de la Libye, doivent garantir des enquêtes impartiales, indépendantes et efficaces sur les crimes commis, notamment en révélant le sort réservé aux victimes de disparitions forcées et le lieu où elles se trouvent, ainsi que les causes et les circonstances des décès en détention. », lit-on dans le communiqué de l’ONG.
La Gazette du Défenseur